Coopérative de sel de l’île de Noirmoutier

Présents sur l’île de Noirmoutier depuis 674, le sel et les hommes de l’île partagent depuis toujours un destin lié. Fiers de leurs marais, les sauniers de la Coopérative de Sel de Noirmoutier produisent dans le respect d’une tradition millénaire, en perpétuant les gestes ancestraux. C’est en communion avec la Nature et grâce à l’action conjuguée du soleil et du vent, qu’ils récoltent artisanalement le sel et la fleur de sel de Noirmoutier. A l’occasion de leur réadhésion à Valorial, nous avons rencontré Joël Piau, son Directeur Général. #Welcome

Quel est votre coeur de métier et quels sont les marchés que vous visez ?

Créée en 1942, la Coopérative de Sel de Noirmoutier regroupe une centaine de producteurs adhérents qui exploitent plus de 2300 œillets sur l’île de Noirmoutier et emploie 27 salariés en charge du conditionnement et de la commercialisation.

Selon une méthode ancestrale datant de 1300 ans, nous produisons et récoltons le gros sel manuellement au fond de l’œillet et la fleur de sel est, quant à elle, récoltée à la surface de l’eau et a la particularité d’être la seule à être séchée au soleil.

Notre sel d’origine est 100% naturel, aucun additif n’est utilisé. Au contact de l’argile, le sel se charge naturellement en oligo-éléments et en minéraux, ce qui en fait un sel d’exception.

Dans un contexte où les consommations de sel sont en diminution, nous devons nous réinventer pour conquérir de nouveaux marchés.

Pour cela, nous nous employons à faire connaître notre métier ainsi que la qualité de notre produit.

À ce titre nous nous sommes engagés dans une démarche de qualité : depuis 2013 en étant certifié Nature & progrès, puis Bio pour notre gamme de sel aromatisé à partir de 2016 et Label Rouge sur une partie de nos gammes depuis 2020. Nous sommes, depuis cette année, en commerce équitable français certifié par le label Agri-Ethique.

Nous proposons plusieurs gammes de produits, chacune destinée à un marché précis et dont certaines gammes sont déclinées en label rouge :

• Notre gamme « Marinière » :  destinée à la GMS, est composée de nos trois familles de produits gros sel, sel fin et fleur de sel.
• Notre gamme « Pro » : destinée au marché B to B (industriels), est composée également de nos trois familles de produits.

Quelle est votre actu ?

Notre première préoccupation est la certification Bio du sel, en effet, le sel produit en Europe peut prétendre à une certification Bio depuis janvier 2022. Un cahier des charges encore en cours de finalisation à la commission Européenne risque, à notre grand regret, de ne pas être assez discriminant donnant accès à cette distinction normalement qualitative à presque tous les producteurs (comme par exemple aux sels de mines extraits par des pratiques lourdes de conséquences sur notre environnement ou encore aux sels contenant des additifs) alors que seules nos pratiques répondent aux fondamentaux du Label Bio.

Pour rebondir, nous avons décidé d’adhérer au label Agri-Ethique, ce qui va nous permettre de nous différencier sur ce marché très largement dominé par les sels industriels et par les sels de mines.

Le commerce équitable français est une première dans le sel ; ce signe distinctif portant les valeurs de la juste rémunération des producteurs, de la préservation des emplois locaux et d’actions positives pour l’environnement, est partagé par de plus en plus de consommateurs.

En parallèle, nous nous sommes engagés dans une démarche de décarbonation, en réduisant l’utilisation des plastiques avec, entre autres, la création d’un contenant recyclable à 100% dans la filière carton qui sera commercialisé début 2023 et en remplaçant l’utilisation du gaz par de la biomasse. Cette démarche qui s’inscrit dans notre politique RSE va contribuer au même titre que la labellisation Agri-Éthique à nous différencier sur le marché du sel, en répondant aux attentes de nos clients.

Pour quelles raisons adhérez-vous à Valorial ?

Notre retour au sein de Valorial est le signe de notre volonté de créer de nouveaux partenariats. Nous souhaitons nous inscrire dans une démarche d’amélioration continue et de modernisation de nos pratiques et de nos outils, c’est pour nous une question existentielle. Notre expertise, aussi grande soit-elle, se limite à nos savoir-faire de production et de commercialisation du sel. Or, le développement de notre activité – poussé par des niveaux de production de plus en plus importants sur un marché en constante diminution – nécessite d’aller chercher de nouveaux marchés. C’est par l’intelligence collective et par notre audace en innovation que nous atteindrons nos objectifs.

Ce collectif que représente Valorial va nous permettre de créer des collaborations de soutien et avoir accès à des compétences nécessaires à l’accompagnement de notre développement.
Nous souhaitons développer des projets collaboratifs en innovation avec quelques industriels que nous espérons pouvoir trouver au sein du collectif de Valorial.

Quelle est votre vision de l’innovation et/ou quelle place accordez-vous à l’innovation au sein de votre entreprise ?

Le projet d’envergure nommé « Crisalt » mené de 2010 à 2015, piloté par l’Adria au sein du groupe de travail Valorial et auquel notre coopérative a participé avec d’autres entreprises intéressées par cette thématique, avait vocation à répondre à une préoccupation de santé publique «la réduction des apports sodés moyens ». C’est donc dans la continuité de cette étude et dans cette dynamique que nous souhaitons inscrire notre coopérative.

Pour que nos sels soient plébiscités par les industriels et les consommateurs en quête de développer ou de consommer des aliments plus sains, nous devons mettre en évidence les avantages qualitatifs et fonctionnels de nos sels encore méconnus. C’est au travers de ces ambitions partagées et communes que nous créerons des collaborations vertueuses.