Arome

L’arrêt de la castration chirurgicale des porcelets, engagé par la filière porcine, doit contribuer à améliorer le bien-être animal. L’un des freins identifiés est l’apparition d’un défaut majeur de qualité de la viande, appelé odeur de verrat, présent chez quelques pourcents des animaux. L’enjeu du projet de recherche AROME, porté par l’UMR GENPHYSE était de mieux comprendre les relations entre l’apparition de ce risque – très lié au développement pubertaire – et la capacité reproductive des porcs mâles.

Les porcs mâles entiers ou l'immunocastration à la place de la castration des porcelets : IPEMA fournit des solutions | IFIP

Source image : IFIP

Quel était son objectif ?

La sélection génétique est un levier bien identifié pour réduire le risque d’odeur de verrat. Cependant, les composés responsables de l’odeur sont très liés à la maturité sexuelle des mâles. Sélectionner contre l’odeur de verrat pourrait donc nuire à la capacité de reproduction. L’enjeu du projet AROME était d’acquérir de nouvelles connaissances sur les relations entre le risque d’odeur et les caractères de reproduction du verrat, pour éclairer les stratégies de sélection. Pour cela, le projet a combiné des prélèvements en élevages de sélection et des mesures et observations en unité expérimentale (UE) comme en centres d’insémination artificielle (CIA) commerciaux.

Quelles en sont les retombées – résultats ? 

Le développement pubertaire et la capacité reproductive des verrats a été caractérisé sur, au total, 376 mâles de sept races ou lignées : 114 en UE et 262 en CIA. Le phénotypage était similaire dans les deux environnements, quoi que plus complet et plus fin en UE qu’en CIA (voir encadré).

En particulier, les dosages de composés odorants comme l’androsténone n’ont été faits qu’en UE, car ils nécessitent de réaliser des prélèvements de gras sur animaux vivants ou après abattage. Pour les verrats de CIA, le risque d’odeur a été prédit par des dosages de stéroïdes sanguins (oestradiol et testostérone) avant leur mise à la reproduction.

En UE, l’existence d’un lien significatif entre oestradiol plasmatique et androsténone du gras est confirmée. Cependant, dans des analyses multivariées, les teneurs en androsténone dans le gras semblent assez indépendantes des caractéristiques de production spermatique du verrat pubère. La production spermatique ne parait pas non plus liée au développement pubertaire, évalué grâce aux dosages hormonaux ou par le poids des organes génitaux.

En CIA commerciaux, les résultats obtenus suggèrent aussi que la précocité sexuelle des verrats, estimée par dosages sanguins, n’influence pas la carrière des verrats. Ceci, même pour ceux qui ont de très faibles concentrations hormonales à des stades très en amont de la période de collecte. En d’autres termes, un développement pubertaire moindre ou retardé ne semble pas affecter la production spermatique donc l’aptitude reproductive du verrat.

Quelles sont les perspectives ? 

En combinant une approche expérimentale et de terrain, le projet a montré que le lien entre risque d’odeur de verrat et aptitude à la reproduction des verrats semble faible. Cela conforte l’idée qu’une sélection contre l’odeur de verrat est possible sans effets délétères majeurs sur les caractères liés à la reproduction des verrats, hormis un possible retard du développement pubertaire.

Ces résultats, couplés à ceux d’autres programmes passés (Utopige) ou en cours (NoCast), ouvrent des perspectives de sélection génétique ou génomique (selon la race ou la lignée) contre le risque d’apparition d’odeur.

Source >> https://ifip.asso.fr/documentations/41478-aptitude-a-la-reproduction-et-odeur-de-male-entier-chez-le-verrat-arome/

Fiche technique du projet

  • Titre du projet : Aptitude à la Reproduction et Odeur de Mâle Entier
  • Porteur : UMR 1388 GENPHYSE (GENETIQUE PHYSIOLOGIE ET SYSTEMES D'ELEVAGE)
  • Type de projet : Projet Recherche
  • Axe thématique : Qualité et sécurité des aliments
  • Date de début : janvier 2016 - Date de fin : décembre 2020 - Durée : 48 mois
  • Coût total du projet : 1 500 000€ - Aide totale : 395 000€
  • Consortium : INRAE (MAGNERAUD), UMR 1388 GENPHYSE (GENETIQUE PHYSIOLOGIE ET SYSTEMES D'ELEVAGE), IFIP (INSTITUT DU PORC), UMR 1348 PEGASE (PHYSIOLOGIE, ENVIRONNEMENT ET GENETIQUE POUR L'ANIMAL ET LES SYSTEMES D'ELEVAGE)
  • Co-financeurs publics : ANR (AGENCE NATIONAL DE LA RECHERCHE), ALLIANCE R&D

Contact

Catherine Larzul - UMR 1388 GENPHYSE (GENETIQUE PHYSIOLOGIE ET SYSTEMES D'ELEVAGE)
Chercheur


05 61 28 51 69
https://genphyse.toulouse.inra.fr/