Vers une évolution durable des pratiques agricoles et des recommandations nutritionnelles
Après trois années de travaux le projet Agralid arrive à son terme. Les résultats seront présentés lors du séminaire final, le 8 novembre prochain à Paris. L’occasion de faire le point avec Jacques Mourot, Directeur de recherche à l’Inra, UMR Pegase, porteur de ce projet ANR.
Quel était l’objectif principal de ce projet d’innovation collaboratif soutenu par l’ANR ?
L’un des objectifs du projet AGRALID était d’identifier des filières de productions agricoles durables en mesure de contribuer à l’attente des recommandations nutritionnelles de l’homme, en particulier pour rééquilibrer le rapport entre les acides gras des familles n-3 et n-6.
Ceci a été mis en place en essayant de modifier le moins possible les habitudes alimentaires des consommateurs et en proposant des menus accessibles au plus grand nombre.
Quel est son caractère innovant ?
Le caractère innovant a été de mettre en place des collaborations entre les spécialistes de la nutrition humaine, de la nutrition animale, de l’environnement et des sociologues.
Pour ce faire, des expérimentations sur animaux ont testé de nouvelles matières premières alimentaires dans le but d’optimiser les résultats notamment en termes de qualité nutritionnelle des produits, d’impact environnemental et de coût de production. L’acceptabilité de ces régimes a été évaluée par des enquêtes auprès de consommateurs et des observations de leur consommation alimentaire. L’acceptabilité par les producteurs a été également renseignée.
A partir des menus types préalablement constitués, un outil d’aide à la décision a été développé pour permettre de proposer les menus les plus durables en fonction de différentes contraintes que peuvent être la disponibilité des aliments, leur accessibilité, le coût, l’environnement…
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Le travail de recherche est maintenant achevé. Le rapport final a été soumis à l’ANR et nous attendons le retour des experts qui avaient jugé le projet initial.
Nous continuons de valoriser les résultats. Des publications scientifiques ont déjà été acceptées dans des journaux spécialisés et d’autres sont en cours de rédaction. Une journée scientifique pour la présentation des résultats sera organisée le 8 novembre à Paris. De nombreux industriels sont déjà inscrits et nous attendons d’eux le ressenti par rapport à cette étude.
Une des prochaines étapes sera de valider au mieux l’outil d’aide à la décision pour le choix des aliments en fonction de souhaits nutritionnels ou environnementaux.
Innover en mode collaboratif, cela représente quoi pour vous ?
Mener à bien ce projet a été une grande satisfaction pour moi. J’ai eu la chance d’être particulièrement bien secondé par un de mes anciens étudiants en thèse qui est maintenant en R&D chez Valorex un des partenaires du projet. Tous les partenaires (outre Valorex et Bleu Blanc Coeur, la coopérative Terrena, l’Ecole d’Angers et de commerce de Nantes et trois unités INRA) ont montré beaucoup d’enthousiasme et de dynamisme ce qui a favorisé la mise en place et la réalisation de ce projet. A titre personnel je dirai que ce projet a été très enrichissant pour moi d’un point de vue scientifique et humain.
+ d’infos sur le séminaire final du 8 novembre 2016 au FIAP à Paris (programme, inscription)