Détection en ligne de biocides au cours des opérations de rinçage de l’IAA.
A l’occasion de la démo du projet sur le plateau « L’usine agroalimentaire du futur » au CFIA, rencontre avec Hugues Tariel, Dirigeant de Diafir, porteur de ce projet d’innovation.
Quel était l’objectif principal de ce projet d’innovation collaboratif ?
Les désinfectants utilisés pour le nettoyage de lignes de productions agroalimentaires sont considérés comme des biocides, et ne doivent pas se retrouver dans les produits finaux. Il n’y a pas de moyen de contrôle des biocides in situ à ce jour, ce qui ne permet pas de valider un rinçage de ligne entre deux lots de production. En Europe, des traces ont été retrouvées dans des laits infantiles, cela va devenir un sujet d’attention.
Le projet Delbia, réunissant Diafir, Actalia, Adria développement, l’Anses, photonics Bretagne et UP, a été monté avec l’aide de Valorial pour apporter une solution à ce problème. Il a reçu un financement public total de 328K€.
Quel est son caractère innovant et quelles sont les retombées ?
Le projet propose une solution basée sur la plateforme SPID Diafir, utilisant des capteurs moyen infrarouges brevetés, développée pour le diagnostic médical.
La plateforme recueille un signal infrarouge, qui est ensuite analysé par des algorithmes propriétaires qui donne une solution de type présence/ absence de contaminants.
Compact et rapide, ce système permet de valider le bon rinçage en moins de 20 mn, sur site voir en ligne. Il est donc possible de sécuriser la ligne avant le démarrage du lot suivant.
Cela concerne tout utilisateur de désinfectants au cours du process.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Le projet Delbia a démontré l’excellente sensibilité de la méthode : le système permet de détecter les désinfectant à base ammonium quaternaires dans l’eau à l’ordre de la ppm, ainsi que son applicabilité sur site : il suffit d’un prélèvement de 15 cl et 20 mn pour effectuer l’analyse.
Nous allons sécuriser la méthode en testant sa spécificité aux autres éléments potentiellement présents lors du rinçage, ceci en développant un algorithme d’analyse sur tout le spectre recueilli ; puis proposer le système, aux partenaires du projet dans un premier temps.
Vous vous êtes engagés dans ce projet d’innovation collaboratif avec plusieurs partenaires : innover en mode collaboratif, cela représente quoi pour vous ?
L’innovation collaborative est au cœur du développement de Diafir. Nous devons conjuguer des savoir-faire (science des matériaux, spectroscopie, analyse statistique) et des domaines d’applications (santé, agroalimentaire,…) très variés.
Ce process permet de réunir les meilleures compétences autour de chaque projet, et de bénéficier de l’avis d’utilisateurs. Ces apports de compétences font plus que compenser les délais de réalisations plus longs liés aux impératifs des différents partenaires.