Objectif : expliquer, quantifier et modéliser les effets des atmosphères modifiées selon les emballages dans la conservation de la qualité microbiologique des aliments
Dominique Thuault, Directeur prospective et développement, ADRIA Développement, nous parle du projet d’innovation collaboratif MAP’OPT. Un projet soutenu par l’ANR (Agence Nationale pour la Recherche) avec la collaboration des centres et laboratoires ADRIA Développement, ACTALIA, AERIAL, IATE, INRA, LNE, Soparind-Bongrain Soredab.
Quel était l’objectif principal de ce projet d’innovation collaboratif ?
Ce projet est issu de réflexions conduites au sein de la commission Valorial « Qualité et Sécurité des aliments » et il a été relayé au sein des réseaux Propack Food et Qualima de l’ACTIA. La question posée par les entreprises adhérentes était celle de l’optimisation du dimensionnement des conditionnements sous atmosphères modifiées avec le choix des teneurs en gaz CO2, O2, N2, du volume de gaz par rapport au poids de l’aliment et de la sélection de la perméabilité des matériaux d’emballage. Les enjeux sont ceux de l’efficacité antibactérienne du conditionnement sous atmosphère et des conséquences en termes de durée de vie de l’aliment, de la quantité d’emballage à acheter, du ratio poids d’aliment / volume final de produit conditionné à transporter et coût de transport par unité de vente.
En quoi est-ce une « véritable » innovation ?
Un didacticiel couplé à une base de données emballage a été développé permettant la conception et l’amélioration des performances de conditionnements sous atmosphères modifiées. La base de données intègre les perméabilités aux gaz selon la nature et l’épaisseur des matériaux d’emballage. Le didacticiel permet de comparer les vitesses de développement des germes en fonction de la nature de l’aliment et de sa masse dans l’emballage, des volumes respectifs aliment/emballage et de la composition en gaz. Cet outil d’aide à la décision est unique dans le monde des IAA.
L’innovation réside dans le couplage de modèles de transfert de gaz avec des modèles permettant de quantifier les effets des formes actives des gaz sur les microorganismes.
Où en êtes-vous aujourd’hui ? Quelles sont les prochaines étapes du projet ?
L’outil d’aide à la décision a été validé sur des aliments réels conditionnés sous atmosphère modifiée. Des publications scientifiques valident la démarche et les résultats.
Un outil de démonstration doit être enrichi avec des données couplant plus de microorganismes, d’emballage, d’aliment dans un environnement informatique très intuitif. Une réflexion pour des compléments de travaux a été amorcée.
Vous vous êtes engagés dans ce projet d’innovation collaboratif avec plusieurs partenaires académiques et privés notamment. Innover en mode collaboratif, cela représente quoi pour vous ?
La réalisation du projet a nécessité de rassembler des compétences très différentes :
– En analytique pour la détermination des solubilités et des diffusivités des gaz dans l’aliment, pour la perméabilité des emballages
– En microbiologie pour les effets des gaz sur les microorganismes selon les aliments,
– En développement de modèles mathématiques et d’outil logiciel,
Seul un projet collaboratif permettait de rassembler de telles compétences.