Fantasio

Spiruline power !

La réunion de clôture du projet a eu lieu le 14 juin dernier. L’occasion de faire le point avec Sophie Vincent du laboratoire M2S (Université de Rennes 2) sur ce projet labellisé en 2014, qui visait à étudier les effets de la spiruline sur la performance physique et la récupération biologique. 

Quel était l’objectif principal de ce projet d’innovation collaboratif ?

Le projet est né d’un double constat :

• Le marché du sport (au sens large) qui ne cesse de croître (17,5 millions de licenciés (+ 4,5 millions en 10 ans) et 65% des plus de 15 ans qui pratiquent une activité physique au moins une fois par semaine). Combiné à cela, le marché des compléments alimentaires pour sportifs explose : 9 sportifs de hauts niveaux sur 10 prennent des compléments minéraux et vitaminiques afin d’optimiser leur performance et les processus de récupération voire même de limiter les courbatures, crampes, douleurs, raideurs.
• Le marché de la spiruline en plein boom : la spiruline est une micro-algue d’eau douce et chaude (30°C) et de couleur bleue. Déjà utilisée par les Aztèques pour leur alimentation et fut redécouverte dans les années 60. Elle est consommée par différentes populations à travers le monde notamment pour sa teneur en protéines (60 à 70%), en antioxydants, en minéraux et en oligo-éléments. La rumeur publique lui confère de très nombreux bienfaits comme des propriétés de reminéralisation, détoxifiantes, immunostimulantes…. et encore bien d’autres. Mais les études cliniques sur les effets de la spiruline en lien avec le sport et l’exercice physique sont trop peu nombreuses pour prouver de telles vertus chez l’Homme.

Fantasio avait donc pour but de valider l’intérêt de la spiruline sur la performance physique et sur la récupération physique et biologique. On s’est intéressés à deux cibles : les sportifs humains et les chevaux de sport. Contrairement à d’autres projets, l’objectif n’était pas de réduire les coûts de production de la spiruline mais de la qualifier, la standardiser afin de proposer aux clients un produit de haute qualité à composition minimale garantie.

Quel est son caractère innovant et quelles sont les retombées ?

Au début du projet (2014) encore peu d’information permettant de caractériser la spiruline était disponible, les partenaires ont donc fait une étude approfondie de l’état de l’art dès le début du projet puis pendant toute sa durée.

Mais le volet le plus innovant du projet c’était de mettre en place des études précliniques et cliniques visant à mettre en évidence l’effet de la supplémentation en spiruline sur l’organisme sain ou dans un contexte délétère puis de réaliser le développement de produits alimentaires à destination des sportifs humains et équins intégrant la spiruline « fortement dosée ».

Où en êtes-vous aujourd’hui ? 

Le projet est terminé. Trois études précliniques et cliniques ont été réalisées sur les rats, les chevaux et sur une équipe de Rugby ! Les résultats montrent des résultats limités sur la performance physique d’individus sportifs de haut niveau en bonne santé mais pas mal de données intéressantes ont été générées sur l’utilisation de la spiruline lors de la récupération biologique. Côté développement produits plus de 50 produits ont été testés chez Adria. Plusieurs boissons, biscuits fourrés ou cakes salés ont été mis au point et pourront être transférés chez les industriels s’ils le désirent.

Vous vous êtes engagés dans ce projet d’innovation collaboratif avec plusieurs partenaires : innover en mode collaboratif, cela représente quoi pour vous ?

Innover à plusieurs a permis de maintenir une bonne dynamique tout au long du projet malgré les embûches que nous avons rencontrées (retards importants dûs entre autre aux autorisations de l’étude clinique et agrément de lieu) ! Grâce aux compétences complémentairse de chacun, Algae Green Value conserve l’envie de s’attaquer à des marché premiums de la spiruline.