LEG’ALIM

Labellisé par Valorial en 2020, LEG’ALIM est un projet d’innovation soutenu par la Région Bretagne dans le cadre de l’AAP innovation collaborative au croisement des filières. Son objectif : développer une filière régionale durable de légumineuses à graines à haute valeur ajoutée, à destination des nouvelles tendances du marché de l’alimentation humaine. A l’occasion de sa réunion de clôture qui avait lieu dans nos locaux, on fait un 1er bilan avec Mathieu Guillevic, Ingénieur R&I chez Valorex, porteur du projet.

Quel était l’objectif principal de ce projet d’innovation collaboratif ?

Le projet LEG’ALIM avait pour ambition de structurer une filière légumineuses locale et durable en Bretagne en s’appuyant sur deux leviers majeurs :

• La sélection de graines spécifiques (variétés adaptées et itinéraires culturaux optimisés), produites sur le territoire breton, pour garantir qualité, traçabilité et durabilité.
• Des traitements technologiques innovants, également réalisés en Bretagne, pour transformer ces graines en ingrédients protéiques fonctionnels répondant aux enjeux :
  • Nutritionnels : des protéines végétales digestibles et de haute qualité.
  • Environnementaux : réduction des intrants et de l’empreinte carbone grâce à des cultures locales.
  • Sociétaux : des produits locaux et durables pour accompagner la végétalisation de l’alimentation.

Ces solutions permettent de valoriser l’ensemble de la filière, du champ jusqu’à l’assiette.

Quel est son caractère innovant et quelles sont les retombées ?

Le caractère innovant du projet LEG’ALIM repose sur plusieurs axes majeurs :

Tout d’abord, un travail spécifique a été mené sur les graines de légumineuses (féverole et pois), avec la sélection de variétés adaptées aux conditions pédoclimatiques bretonnes et la mise en place d’itinéraires culturaux optimisés. Ces graines, produites localement, répondent à des critères stricts de qualité, traçabilité et durabilité.

Ensuite, des traitements technologiques innovants, réalisés en Bretagne, ont permis de transformer ces graines en ingrédients protéiques fonctionnels. Ces procédés garantissent des propriétés essentielles pour l’agroalimentaire : digestibilité accrue, fonctionnalités adaptées (liant, rétention d’eau) et qualité sensorielle (goût, texture).

Enfin, le projet s’est distingué par des avancées autour de la conception de produits alimentaires innovants, en développant :

• Des produits laitiers mixtes et 100% végétaux, tels que des yaourts, crèmes desserts, tartinables et fromages affinés.
• Des produits carnés hybrides, incluant steaks hachés et saucisses knacks, intégrant des protéines végétales.

Le projet LEG’ALIM a généré des retombées significatives, renforçant à la fois l’agriculture locale, l’innovation alimentaire et la durabilité environnementale.

Sur le plan agricole, il a permis de structurer une filière légumineuses en Bretagne, en mettant en place une production locale rentable et traçable, adaptée aux besoins des producteurs.

En termes d’environnement, le projet a contribué à réduire l’empreinte carbone grâce à des cultures locales et à une diminution des intrants chimiques, tout en valorisant les légumineuses pour leurs impacts positifs sur les sols et la biodiversité.

Enfin, LEG’ALIM répond aux attentes sociétales des consommateurs et producteurs citoyens, en proposant des solutions alimentaires innovantes et durables. Les produits développés – laitiers mixtes et 100% végétaux, ainsi que carnés hybrides – s’inscrivent dans une démarche alliant qualité, proximité et respect de l’environnement.

Ces retombées positionnent LEG’ALIM comme un modèle de transition alimentaire durable et locale.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Le projet LEGALIM arrive à son terme, avec des avancées majeures partagées avec la Région Bretagne et les partenaires. Actuellement, les partenaires se concentrent sur deux axes clés pour prolonger la dynamique du projet :

• Accompagner les produits développés vers le marché : grâce aux solutions protéiques innovantes conçues au cours du projet, les partenaires travaillent à soutenir la mise en marché des produits laitiers mixtes et 100% végétaux ainsi que des produits carnés hybrides. Cet accompagnement vise à répondre aux attentes des consommateurs pour des produits locaux, durables et de haute qualité.
• Renforcer la filière légumineuse locale : pour structurer durablement une filière bretonne de production de solutions protéiques, les travaux se poursuivent afin de relever les défis des conditions pédoclimatiques. Cela inclut la sélection de graines protéagineuses adaptées, qui répondent aux attentes spécifiques des utilisateurs en termes de qualité, traçabilité et fonctionnalité. Cette démarche vise à garantir une offre constante et adaptée aux besoins des acteurs de la filière agroalimentaire, tout en tenant compte des enjeux environnementaux et économiques.

Vous vous êtes engagés dans ce projet d’innovation collaboratif avec plusieurs partenaires : innover en mode collaboratif, cela représente quoi pour vous ? 

S’engager dans le projet LEGALIM en mode collaboratif, avec des partenaires comme Eureden, INRAE BIA, INRAE STLO, INRAE QUAPA, et Valorex, a permis de réunir des expertises complémentaires à chaque étape.

INRAE a travaillé sur la conception des solutions protéiques à l’échelle laboratoire, la caractérisation des matières premières, et la conception ainsi que la caractérisation des ingrédients protéiques et des aliments les contenant. Eureden a apporté son savoir-faire en production agricole, en sélectionnant des variétés adaptées et des itinéraires culturaux durables. Valorex, de son côté, a mené des travaux de transformation technologique pour valoriser les légumineuses tout en restant au contact des attentes de la filière agroalimentaire, grâce à son vaste réseau d’acteurs industriels et de partenaires.

L’intérêt de réunir des acteurs académiques, des producteurs de graines et des experts en transformation réside dans une approche intégrée et concrète. Ce modèle permet de répondre aux attentes citoyennes pour des solutions respectueuses des sols, des consommateurs et de notre planète, dans une logique de santé unique.

Collaborer demande une bonne coordination, mais le bilan est largement positif : ce projet a permis d’atteindre des résultats qu’aucun partenaire n’aurait pu réaliser seul. Ensemble, nous avons co-construit des solutions répondant aux grands enjeux de la transition alimentaire.