ELEV’OP

Labellisé en 2020, le projet ELEV’OP porté par l’ADRO Ouest, et accompagné par Valorial, visait à étudier les impacts des modes d’élevage des poules pondeuses sur la qualité microbiologique et les propriétés fonctionnelles des ovoproduits. On fait le point avec Valérie Lechevalier (STLO) et Angélique Travel (ITAVI). Une suite du projet est à l’étude, avis aux intéressé(e)s !

Quel est l’objectif principal de ce projet d’innovation collaboratif ?

La prise en compte du bien-être animal et l’évolution de la législation européenne depuis 2012 a conduit au triplement en 10 ans de la part de poules pondeuses en élevages alternatifs, pour atteindre 20,6% des poules élevées au sol, 24,4% en plein-air et 15,7% en agriculture biologique en 2021 (CNPO 2021 – chiffres hors Label Rouge).

Selon les modes d’élevage, les poules ont accès à des environnements diversifiés (alimentation, enrichissements…) et parfois moins maitrisés d’un point de vue microbiologique (parcours, poussières). L’impact de ces nouvelles pratiques d’élevage peut aussi modifier la qualité fonctionnelle des œufs et ovoproduits qui en sont issus.

L’objectif de cette étude était donc de déterminer si les modes d’élevage des pondeuses (Sol et Plein-air vs Cages) avaient un impact sur les flores d’altération et les propriétés technologiques des œufs coquilles, des ovoproduits liquides pasteurisés et des produits finis qui en sont issus.

Quel est son caractère innovant et quelles sont les retombées ?

L’originalité du projet ELEV’OP a été de suivre l’effet du système d’élevage sur la qualité microbiologique et techno-fonctionnelle des œufs coquilles et d’ovoproduits pasteurisés jusqu’à leur application dans des produits finis. Le projet a également permis de comparer l’impact du mode d’élevage au regard de celui de la saison ou de la souche de poule.

Cette étude était la première pour la filière à avoir suivi les lots d’œufs de l’élevage à la fabrication de gâteaux en passant par la transformation en ovoproduits pasteurisés. Le changement des modes d’élevage des cages vers des systèmes alternatifs au sol ou en plein-air n’est pas sans conséquences sur la qualité des produits de la filière. Si le mode d’élevage a moins d’impact sur les œufs coquille que n’en a la saison ou la souche des poules, il représente la première source de variabilité des ovoproduits et des produits finis, qu’il s’agisse d’aspects microbiologiques, physico-chimiques ou techno-fonctionnels.

 Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Les résultats de ce projet ont été présentés à la communauté scientifique et professionnelle par le biais de communications orales ou par poster dans des congrès nationaux et européens. Les principaux facteurs influençant la qualité microbiologique et fonctionnelle des ovoproduits ont été identifiés et partagés avec les partenaires du projet, tant en amont de la filière qu’au niveau des casseries. Des leviers et des adaptations en ressortent, ou à défaut, des stratégies de valorisation spécifique peuvent être anticipées par les industriels des ovoproduits (élevages destinés à une application spécifiques).

Photo Itavi - Elev'Op

Amélie CHASTAGNIER, ITAVI

Le projet est aujourd’hui terminé. Néanmoins, une partie de l’étude sur l’altération des ovoproduits se poursuit. Par ailleurs, la quantité de résultats est telle que leur traitement statistique peut encore nous renseigner sur des liens entre des paramètres d’élevage. Enfin, les crises qui ont traversées le projet (grippe aviaires, confinement pour les poules pondeuses, réorientation des élevages) nous conduisent à penser à une suite du projet. Avis aux intéressés !

Vous vous êtes engagés dans ce projet d’innovation collaboratif avec plusieurs partenaires : innover en mode collaboratif, cela représente quoi pour vous ?

Le partenariat entre consortium d’industriels comme celui de l’ADRO Ouest et des laboratoires de recherches académiques permet d’ancrer la recherche académique dans les préoccupations des acteurs de la filière. Par ailleurs le croisement des disciplines scientifiques dans ce projet a permis d’apporter des réponses multi-critérisées à des phénomènes souvent complexes.

Fiche technique du projet

  • Titre du projet : Impacts du mode d’élevage sur la qualité microbiologique et technologique des ovoproduits
  • Porteur : ADRO OUEST (ASSOCIATION POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA RECHERCHE SUR LES OVOPRODUITS)
  • Type de projet : Projet Industriel Précompétitif
  • Axe thématique : Qualité et sécurité des aliments
  • Durée : 36 mois
  • Coût total du projet : 517 505,00 €
  • Aide totale : 362 836,00 €
  • Co-financeurs publics : CONSEIL REGIONAL DE BRETAGNE, CONSEIL REGIONAL DES PAYS DE LA LOIRE, QUIMPER BRETAGNE OCCIDENTALE
  • Consortium : ADRO OUEST (ASSOCIATION POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA RECHERCHE SUR LES OVOPRODUITS), UMR 1253 STLO (SCIENCES ET TECHNOLOGIES DU LAIT ET DE L'OEUF), ONIRIS, ITAVI, ADRIA