METH’ALGUES est un projet précompétitif qui a mobilisé les acteurs de deux filières structurantes pour le Grand Ouest, à savoir l’élevage laitier et la valorisation des algues, sur une période de 3 ans. Il réunissait un institut de recherche (INRAE Saint-Gilles), trois centres techniques (IDELE Le Rheu, CEVA Pleubian et SMIDAP Nantes), 3 partenaires privées (CMI Roullier Saint-Malo, Station SAS Trinottières et BretAlg Roscoff) et 2 interprofessions (CILL Ouest Rennes, CSAVM Brest). Labélisé par Valorial le 27 mai 2020, le projet a été financé par l’ADEME, les Régions Bretagne et Pays de la Loire, et Lannion Trégor Communauté.
Benoit ROUILLÉ, IDELE
Porteur du projet
Le méthane entérique est un gaz à effet de serre (GES) naturellement émis par les ruminants lors de leur digestion. Il est responsable d’environ la moitié des émissions de GES de l’élevage français. Le projet METH’ALGUES avait pour principal objectif de poser les bases scientifiques et techniques pour évaluer la pertinence (ou pas) du développement d’une filière de valorisation des algues locales en nutrition animale à des fins de réduction des émissions de méthane chez les vaches laitières.
L’algue rouge tropicale Asparagopsis taxiformis est scientifiquement référencées pour produire de composés bromoformes qui inhibent la production de méthane entérique dans le rumen des ruminants. Cette application fait l’objet d’un développement soutenu par le gouvernement australien. Malheureusement, c’est une algue des régions chaudes qui ne pousse pas sous nos latitudes. Avec le même objectif de réduction du méthane entérique, le projet METH’ALGUES s’est penché sur le potentiel des algues locales, présentes sur nos côtes atlantiques. Cela ouvrait la perspective de retombées intéressantes à la fois pour la filière bovine (réduction de l’empreinte environnementale) et pour la filière algue (nouveau débouché de valorisation alimentation animale).
Le projet s’est terminé au 31 décembre 2023.
Asparagopsis sp. n’est pas la seule espèce permettant de réduire le méthane entérique. Les espèces Ascophyllum nodosum, Chondrus crispus, Fucus vesiculosus, Ulva sp. et Arthrospira sp. sont présentes dans nos régions et montrent, elles aussi, un potentiel effet anti méthanogène in vitro.
Nous avons évalué ce potentiel in vitro, et obtenu des résultats très encourageants :
Ensuite, nous avons souhaité valider ces bons résultats in vivo pour Chondrus crispus et Fucus vesiculosus dans le cadre d’un essai sur vaches laitières avec un mélange d’algues séchées et broyées (40% de Fucus vesiculosus et 60% de Chondrus Crispus), incorporé à hauteur de 1,5% de la quantité de matière sèche ingérée par les vaches laitières.
Malheureusement, les résultats in vivo n’ont pas permis de confirmer un effet réducteur sur les émissions de méthane entérique, contrairement à ce que les résultats in vitro laissaient penser. L’analyse des résultats suggère que des travaux complémentaires sont nécessaires pour maitriser la variabilité de composition des algues et leur stabilisation entre la récolte des algues et leur consommation par les vaches.
La dimension collaborative était essentielle sur ce sujet. C’est la raison pour laquelle nous avons sollicité VALORIAL dès la phase de constitution du groupe projet. C’est par l’addition des expertises que nous avons pu conduire les essais depuis le laboratoire jusqu’à la vache. Et c’est encore grâce à cette dimension collaborative que nous pouvons, à la fin du projet, interpréter et communiquer sur les résultats et comprendre où sont les verrous à débloquer pour envisager une mise en application. Innover en mode collaboratif, c’est donc avant tout, se donner les moyens de ne pas se tromper et l’opportunité de capitaliser une plus grande expertise sur un temps court.
Contacts Valorial :
Stéphan Rouverand - VALORIAL
Chef de projets senior
06 22 75 70 48
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