Qualif’R
Le projet qui a pour acronyme QUALIF’R vise à qualifier une méthode innovante de prélèvement d’air en élevage pour un diagnostic rapide, précoce et ciblé des infections chez le porc et la volaille, et à évaluer le risque infectieux associé à une transmission aéroportée. D’une durée totale de 4 ans (2021-2025), il est porté par COOPERL INNOVATION en partenariat avec trois autres établissements impliqués dans les filières avicoles et porcines et le monde académique : AMONT-LDC, Anses et HYOVET. Labellisé par le pôle de compétitivité Valorial en 2018, il a été financé par les régions Bretagne et Pays de Loire et Saint-Brieuc Armor Agglomération.

Quel était l’objectif principal de ce projet d’innovation collaboratif ?
Ce projet est né de l’intérêt mutuel de COOPERL INNOVATION, des vétérinaires terrain et plus spécifiquement du cabinet vétérinaire HYOVET et de l’Anses de mieux connaître la qualité d’air en élevage de porcs et de pouvoir la qualifier, notamment d’un point de vue microbiologique. En parallèle, de nouvelles avancées technologiques sur les outils de capture des aérosols permettaient d’envisager une application dans le domaine de l’élevage. Les élevages de volailles étant également concernés par la qualité d’air et la gestion des maladies transmises par voie aéroportée, les discussions pour un projet commun se sont tout naturellement élargies à des acteurs de la filière avicole, en particulier avec l’entreprise AMONT-LDC.
L’objectif général de QUALIF’R était de qualifier des outils innovants de prélèvement d’air pour le diagnostic des infections chez le porc et la volaille.
Plus précisément, le projet visait à :
- Définir les conditions d’usage en élevage de nouveaux équipements de collecte de particules aéroportées par des technologies cycloniques et électrostatiques,
- Mettre au point des protocoles d’analyses de laboratoire pour caractériser les bioaérosols collectés par ces systèmes innovants.
Quel est son caractère innovant et quelles sont les retombées ?
Le caractère innovant du projet réside dans l’utilisation des technologies de capture des aérosols qui étaient émergentes au moment du montage du projet (armée pour évaluer des contaminations virales malveillantes) et en cours d’adaptation pour une éventuelle application dans le milieu de l’élevage.
Les retombées attendues du projet associaient différentes facettes :
- Sur le plan de la santé : un diagnostic rapide, précoce et ciblé d’infection des animaux permet la mise en œuvre de mesures de gestion précoce, une diminution du risque de propagation des agents pathogènes et donc une réduction de l’effet des maladies sur les performances zootechniques. De plus, une prise en charge précoce des infections participe à la réduction de l’usage des antibiotiques en élevage et contribue à réduire les risques de développement d’antibiorésistance.
- Sur le plan du bien-être animal : l’utilisation de prélèvements d’air pour la détection d’infection serait un outil de diagnostic non invasif comparé aux techniques de référence actuellement utilisées.
- Sur le plan des conditions de travail des préleveurs : comme évoqué pour le bien-être animal, les méthodes nécessitant la contention de l’animal sont éprouvantes pour l’animal mais aussi pour le (ou les) opérateurs associés qui doivent immobiliser l’animal (technique du lasso par exemple pour les porcs adultes). Ces méthodes sont longues, physiques, fastidieuses voire dangereuses et augmentent potentiellement la durée d’exposition des préleveurs à des agents infectieux potentiellement zoonotiques (exemple des virus influenza chez le porc et les volailles).
Au final, le travail réalisé a permis de documenter encore mieux le rôle de l’air dans la propagation de certaines maladies. Même si nos travaux montrent une moindre performance des aérobiocollecteurs testés comparativement aux prélèvements de référence pour le diagnostic des agents infectieux étudiés, les prélèvements d’air se révèlent être utiles pour mieux comprendre les voies de contamination potentielles dans des cas particuliers d’élevage.
Sur le plan des retombées plus globales, ces résultats ont été communiqués lors de congrès scientifiques contribuant ainsi à augmenter la visibilité du projet et de ses apports.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Le projet vient de s’achever. Il a permis de sélectionner les outils actuellement les plus performants permettant ainsi d’ouvrir la voie à de futurs projets dans le but d’augmenter l’efficacité des aérocollecteurs. Les résultats ont mis en lumière le besoin d’un nouvel effort de recherche et développement avant d’aboutir à une solution totalement opérationnelle et adaptée aux conditions d’usage en élevage.
La dynamique de valorisation et communication initiée au cours du projet va se poursuivre dans les prochains mois. Des publications scientifiques sont d’ores et déjà programmées pour accroître le rayonnement du projet sur le plan national et international.
Vous vous êtes engagés dans ce projet d’innovation collaboratif avec plusieurs partenaires : innover en mode collaboratif, cela représente quoi pour vous ?
Le partenariat entre consortium d’acteurs des filières animales et d’un laboratoire de recherche public a permis de renforcer la synergie entre recherche académique et préoccupations des acteurs du monde de l’élevage. Le travail commun COOPERL INNOVATION, AMONT-LDC, Anses et HYOVET a permis de croiser des expertises complémentaires. Il a amené à un renforcement des compétences techniques et scientifiques, du réseau de contacts, de la structuration et du passage d’une collaboration ponctuelle et mono-filière à des projets pluri-filières animales structurants à moyen terme. Ils renforcent l’intérêt à poursuivre des collaborations entre les différents partenaires et à aborder les phénomènes de santé de façon décloisonnée et transversale entre les filières animales.
Compte tenu de notre expérience, la réussite d’un projet collaboratif repose avant tout sur une définition préalable et claire des rôles de chacun et sur une parfaite coordination.
Fiche technique du projet
- Titre du projet : Qualification d’une méthode innovante pour le diagnostic des infections aéroportées en élevage de porcs et de volailles
- Porteur : COOPERL INNOVATION
- Type de projet : Projet Industriel Compétitif
- Axe thématique : Qualité et sécurité des aliments
- Durée : 60 mois
- Coût total du projet : 794 993,28 €
- Aide totale : 373 302,70 €
- Consortium : COOPERL INNOVATION (SAS), ANSES, HYOVET (VETERINAIRE DE LA HUNAUDAYE), HUTTEPAIN ALIMENTS
Contact
Ninon CAUDERON - Farmapro
Chargée de R&D