Le numérique fait-il grossir ou maigrir ?

28 juin 2018 par Stéphane GOUIN

Si la question semble surprenante, la réponse ne l’est pas moins. Le numérique contribue aujourd’hui à réinventer notre société. Il s’immisce dans notre vie quotidienne au point d’influencer notre réflexion, nos comportements, nos usages… Ce nouveau paradigme appelé quatrième révolution industrielle modifie indéniablement notre propre personne et nos relations avec les autres.

Notre alimentation quotidienne n’est pas épargnée par ce nouveau phénomène. Le numérique offre aujourd’hui la possibilité de nous informer sur l’origine des matières premières, les modes de transformation et les usages. C’est dans ce cadre que l’alimentation s’inscrit sous une forme de prévention (équilibre, bien-être), d’objectif (perdre du poids) ou de contrainte (diabète, obésité…). C’est aussi par le numérique que notre façon de percevoir les aliments, de les cuisiner et de s’alimenter bouleverse nos us et coutumes. Trois effets significatifs apparaissent par l’usage du numérique :

  • L’orthorexie, cette façon de se nourrir de bons aliments tout en fustigeant la malbouffe, est devenue une quête pour beaucoup d’entre nous. Elle initie de nouveaux modes alimentaires, jugés plus conformes à nos attentes sociétales. Les mouvements vegan, végétarien, réductarien, flexitarien, illustrent bien cette recherche de bien-être tout en étant respectueux de l’environnement.
  • Les nouveaux usages par les objets connectés en cuisine sont là pour faciliter notre quotidien et veiller sur notre santé : la fourchette connectée capable de calculer notre ration kilocalorique, d’étudier notre indice de masse corporelle. La tablette, la balance, le four à micro-ondes ou encore le réfrigérateur connecté sont devenus des instruments numériques susceptibles d’améliorer le bien-être, la forme, la santé de chacun de nous et ce quels que soient le sexe, l’âge et le style de vie. Cependant, n’oublions pas le data mining, cette mine d’informations que chaque usager laisse en utilisant chacun de ces objets. Ces informations permettent ainsi de mieux appréhender les attentes et besoins des consommateurs.
  • Les nouvelles approches de la segmentation des consommateurs, tournées vers l’expérientiel. Elles permettent ainsi d’innover d’une façon plus disruptive et collaborative entre les services (open innovation) relayée par des écosystèmes plus adaptés aux attentes du marché. Ainsi, les innovations alimentaires sont davantage capables de répondre aux questions sociétales et au bien-être des consommateurs.
    Mais au-delà de ces évolutions, le numérique ouvre la voie à de nouvelles communautés de consommateurs ultra connectés traquant les dernières innovations produits. Certains de ces consommateurs peu soucieux de leur santé, n’hésitent pas à consommer des aliments trop salés ou trop sucrés, les-quels contribuent à augmenter les cas d’obésité.

Alors, le numérique fait-il grossir ou maigrir ?
Si bien des mouvements et nouvelles tendances alimentaires s’orientent vers une quête du locavorisme, de la saisonnalité des produits, d’une consommation plus réfléchie et bonne, a priori pour la santé, n’oublions pas que le numérique ouvre la voie à l’omnicanalité permettant d’ouvrir une brèche à une consommation débridée, irréfléchie et pas toujours très vertueuse pour la santé des individus.

Cet article est un extrait de la Liv(e) Nutrition Santé de Valorial de juin 2018.

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