Numérique et Innovation, sujet du 8e colloque Valorial

23 novembre 2014
7-1

Interview avec Pierre Weill et Jean-Luc Perrot

1) LE 8E COLLOQUE DE VALORIAL A POUR THÈME « NUMÉRIQUE & INNOVATION » DANS L’AGROALIMENTAIRE, POURQUOI CE CHOIX ?

Pierre Weill : C’est avant tout un choix de gouvernance qui est issu du Conseil d’Administration de Valorial rassemblant 32 personnes du monde de l’industrie, de la recherche et de l’enseignement. Le digital et l’innovation en agroalimentaire sont des sujets proches, tout comme les complémentarités entre les pôles de compétitivité Valorial et Images & Réseaux.

Lors du Conseil d’Administration, le tour de table sur ce thème a été l’un des plus vivants et des plus riches que l’on ait pu avoir. Tous les participants avaient tous leur avis sur le digital et sa relation avec l’innovation. Vu l’intensité des échanges, tout le monde s’est accordé pour en faire l’objet du 8e colloque Valorial.

Ce choix est donc avant tout porté par les adhérents du pôle, et c’est un choix fort et stratégique pour la filière et pour la région.

 

2) EN QUOI CE THÈME RENTRE DANS LE DOMAINE DE COMPÉTENCE DU PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ AGROALIMENTAIRE DU GRAND OUEST ?

Jean-Luc Perrot : Nos différentes réflexions pour imaginer et construire l’avenir de l’agroalimentaire nous ont amené à intégrer la dimension numérique dans notre feuille de route. L’innovation passe par le croisement des filières agroalimentaires et digitales. L’avenir de l’agroalimentaire ne peut se faire sans le digital et nous, acteurs de la filière, avons tout à gagner à rencontrer plus régulièrement et plus intensément les concepteurs de solutions techniques.

Le métier de Valorial est d’organiser des projets d’innovations collaboratifs. Nous encourageons donc les projets innovants entre des prestataires techniques, offreurs de solutions et des industriels en tant qu’utilisateurs de ces solutions techniques innovantes.

7bis

3) QUELLE EST LA POSITION DE VALORIAL FACE À L’OPPORTUNITÉ D’INNOVER PAR LE NUMÉRIQUE DANS L’AGROALIMENTAIRE ?

Jean-Luc Perrot : Pour Valorial, il y a urgence numérique. Le mouvement digital est déjà engagé très largement dans l’économie industrielle et dans l’économie des services. La filière agroalimentaire, et particulièrement dans le grand ouest, doit tout mettre en oeuvre pour occuper sa place, à long terme, dans le peloton de tête.

 

4) QUEL EST VOTRE REGARD SUR LA FAÇON DONT LES ACTEURS DE L’AGROALIMENTAIRE ONT PRIS EN COMPTE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE ?

Pierre Weill : Les entreprises ne l’ont pas toutes encore intégré à la bonne échelle. Il y a pourtant beaucoup d’affinités entre le digital et l’agroalimentaire. Certains professionnels restreignent la création de valeur par le digital à des gains de productivité. Pas assez de dirigeants d’entreprises voient aussi le digital comme l’opportunité de développer leur chiffre d’affaires par le service, le commerce et le marketing.

 

5) POURQUOI L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE DOIT ELLE PRENDRE EN CONSIDÉRATION CES CHANGEMENTS ?

Pierre Weill : Tout d’abord parce que si elle ne le fait pas d’autres le feront à sa place. Nous sommes dans un contexte de compétitivité et d’autres pays et d’autres régions sont dans la course pour préempter la valeur digitale des produits agroalimentaires. Ensuite, il y a une vrai opportunité à utiliser le digital pour se démarquer dans un monde de banalisation des produits alimentaires d’une part et de demandes sociétales fortes d’autre part pour apporter une valeur supplémentaire à nos clients et à nos usagers.

 

6) QUELLES SONT, SELON VOUS, LES PISTES D’INNOVATIONS OUVERTES PAR LE NUMÉRIQUE POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES ?

Pierre Weill : Elles se situent aux deux bouts de la chaîne de valeurs. En amont, c’est une aide à la productivité, à la traçabilité et aussi à la caractérisation, à la mise en avant des valeurs des produits. Elles sont donc beaucoup plus larges que la production et la traçabilité et elles restent à inventer. Il s’agit de thèmes qui seront abordés et détaillés pendant le colloque, via des témoignages notamment. Le digital peut apporter une nouvelle dimension dans un monde ou les produits se banalise. Le digital peut apporter de la couleur et donner des empreintes à des produits qui doivent dorénavant se concevoir au travers des usages et apporter de la valeur. Dans l’agroalimentaire on voit traditionnellement l’innovation numérique dans la production ou la traçabilité, mais le digital apporte aussi de l’innovation dans le marketing, dans la conquête de nouveaux marchés ou encore dans l’émergence de communautés, la relation client.