Valorial a contribué à la formulation de 26 propositions pour la reconquête de la compétitivité des filières agroalimentaires françaises. Pendant six mois, une trentaine d’experts (agriculteurs, industriels, distributeurs, enseignants chercheurs,…), réunis régulièrement sous l’égide du groupe Les Echos et d’Olivier Dauvers, ont planché à la production de solutions concrètes pour améliorer la compétitivité des filières alimentaires françaises. Valorial était de ceux-là. Rapide retour sur les fruits de cette réflexion collective ou l’innovation est apparue en filigrane de tous les échanges.
Ce think thank agroalimentaire réuni pour la seconde année a focalisé sa réflexion sur la compétitivité coûts et hors coûts. Il est parti du constat que ce secteur clé de l’économie française perdait des parts de marchés depuis plusieurs années alors que dans le même temps, chaque jour qui passe se solde par 227.000 bouches supplémentaires à nourrir dans le monde.
Pour réagir à cette situation « paradoxale », ce Think Thank Agro a formulé 26 propositions et a souhaité mettre en avant 11 initiatives concrètes inspirantes. Bref retour sur certaines d’entre elles.
Concernant l’amélioration de l’efficience économique de l’exploitation et de l’industrie agroalimentaire, le groupe a insister sur l’absolue nécessité d’harmoniser les règles sanitaires, sociales, fiscales,… au moins au plan européen. Et de proposer d’harmoniser la charge utile des camions ; Alexandre Duval (DG du groupe Téréos), rappelant « le poids importants des coûts logistiques dans le prix de revient d’un produit alimentaire ». Le groupe a aussi proposer de transférer une partie des charges des producteurs vers les consommateurs. Cette « TVA sociale » rendrait l’offre Made in France plus compétitive en allégeant les charges sur le travail dans notre filière à forte intensité de main d’œuvre.
Le second levier consiste à mieux aligner l’offre à la demande considérant qu’il y a des autoroutes de croissance à saisir pour peu que nous sachions écouter les consommateurs. A l’heure ou la transparence est érigée en dogme, le think thank incite les IAA à ouvrir encore plus leurs usines au grand public pour « réduire la boîte à fantasmes » selon David Garbous (Fleury Michon).
3e piste : il est possible de donner plus de Valeur à l’offre France. « Cette marque France doit être un élément de conquête plus qu’un élément défensif » pour Philippe Goetzmann du groupe Auchan. Elle le peut en portant des valeurs et en y mettant du contenu et de la sincérité. L’origine est une dette pour les consommateurs. « Le 20e siècle était celui des marques, le 21e est celui de l’origine » selon Yves Jégo, homme politique à l’origine de la création du Label France origine garantie.
Afin d’accélérer la digitalisation de la filière agroalimentaire, les auteurs proposent la création de plateformes de données plus largement partagées, de multiplier les lieux d’expérimentation avec les jeunes entreprises de la foodtech ou encore de créer un crédit d’impôt recherche au stade de l’exploitation agricole.
Enfin, constatant que le caractère devenu structurel de volatilité des prix des matières premières a des effets négatifs sur les agents économiques de la filière (revenus en dents de scie, difficile programmation des investissements, désengagement,…), il devient urgent de concevoir et déployer des outils de régulation comme transformer les aides européennes en outils contracycliques, contractualiser sur plusieurs années les relations commerciales entre industriels et distributeurs, adapter la fiscalité agricole à la volatilité des marchés mondiaux,…
Jean-Luc Perrot
Directeur de Valorial
Pour en savoir +
et tout connaître des 26 propositions