Cette formule enfantine, peut s’entendre de 2 manières : bien-sûr, pour le sens explicite, tout le monde va répondre (au moins à son chef), oui je suis « cap », oui je suis curieux, inventif, oui je peux essayer, oui je peux prendre le risque, oui je vais innover … et c’est bien : cette attitude positive, ce volontarisme sont louables …mais … en bout de chaîne, tout le monde connait le taux de succès des innovations produits dans l’agroalimentaire : 10%, 20% selon les sources et les échelles de temps considérées.
En écho, on peut également se référer aux résultats du 1er baromètre Valorial-KPMG de l’innovation de 2014 où les IAA considèrent la phase d’« évaluation et choix des concepts » comme la phase du processus qu’ils maîtrisent le moins. Mais, pourquoi est-ce si difficile de choisir le bon concept dans un processus d’innovation ? Et le faible taux de réussite des innovations lors de la mise en marché n’indique-t-il pas que ces 2 problèmes, ces 2 difficultés ont la même cause ? Et c’est là que l’on bascule sur le sens implicite de la question.
Le 09/11, Efficient Innovation est intervenue sur ce thème avec l’approche suivante : « Comment libérer l’innovation, la piloter et la faire réussir ? ». Pour tenter de répondre à notre problématique, je vais sélectionner 2 idées majeures développées par Nicolas Roussel. Elles sont éclairantes :
C’est-à-dire que la notion d’innovation doit être intégrée dans la feuille de route de l’Entreprise. Ainsi toute nouvelle idée, tout nouveau concept (dans l’innovation de rupture) devra être accueilli avec bienveillance et non pas dans un esprit de rivalité entre le « run » (la production, la ligne de produits actuelle) et le « change » (l’innovation).
Pour cela, il faut animer le « processus d’innovation » différemment du « processus Marketing » (dédié à l’amélioration incrémentale des produits et process). Les objectifs de ces processus sont différents en termes de coûts, délais et qualité. L’animation de ces processus est donc également différente. Notamment sur les règles de libération de la parole qui doit s’affranchir des notions hiérarchiques afin d’identifier les signaux faibles qui ne viennent pas nécessairement des protagonistes les plus impliqués opérationnellement.
Au final, c’est cet « espace-temps » dédié à l’innovation et cette animation spécifique, qui sont clés et qui permettront de donner un cadre qui doit faciliter « l’évaluation des concepts et leurs choix », pour au final « améliorer le taux de réussite des innovations ».
En conclusion, innover et réussir ses innovations fait donc probablement plus écho à un état d’esprit de l’entreprise, qu’au volontarisme du responsable marketing, R&D … et c’est lui qui rend « cap » ou « pas cap » l’innovation.
Si vous voulez en savoir davantage sur l’efficacité du processus d’innovation dans les IAA du Grand-Ouest, les outils et méthodes qui fonctionnent, les retours d’expérience, rendez-vous au colloque Valorial du 30/11/2017 à Pacé.
Jean-Philippe Balberde
Responsable business développement
Valorial